
LE WINGSUIT
Le vol du polatouche...
Quelques rappels sur les forces ayant un rôle lors du vol :
Le polatouche, plus connu sous le nom d'écureuil volant pour nombreux d'entre
nous, est en réalité, malgré son nom, un planeur. Celui-ci est capable de planer
sur de longues distances à l'aide de leur patagium que nous avons vu
précédemment. Cette longue membrane allant de chaque extrémité de ses
membres est propre à cet animal. Son vol plané peut être alors décomposé en
trois étapes : Son décollage, son vol, et son atterrissage.
Premièrement le décollage de ce petit rongeur s'effectue depuis un arbre où il passe la majeure partie de son temps. Une fois qu'il a décidé de rejoindre un autre arbre éloigné du sien, il prend alors une grande impulsion et s'élance en direction de son objectif. Son but ici est de lutter la gravité.
Le polatouche se retrouve alors en l'air et la phase la plus importante de son vol s'effectue alors. L'écureuil se met dans une position horizontale et déploie ses membres afin d'étendre toute sa membrane ce qui va augmenter la surface de portance, sa vitesse augmente. Il va alors plané en raidissant son patagium, et peut se diriger à l'aide de sa longue queue qui lui sert de gouvernail. Son but est maintenant de lutter contre la trainée
Le polatouche approche désormais de l'arbre désigné comme objectif par celui-ci. Il commence alors doucement le freinage en redressant son corps et dirige sa queue vers le haut, pour ensuite placé son corps à la vertical ce qui le fait freiner, ralentir et se poser sur l'arbre en agrippant l'écorce à l'aide de ses griffes. Son but est enfin de lutter contre la vitesse acquise lors de son vol plané
L'écureuil volant effectue ce vol plané (qui permet à un animal tombant d'abord en chute libre de parcourir une trajectoire allongée, telle que la distance horizontale parcourue soit bien supérieure à la hauteur de chute) soit pour aller se nourrir, soit pour échapper à un prédateur. Durant ce vol les changements de directions sont restreints et l’animal ne contrôle pas sa hauteur.
Le vol de la chauve-souris...
Au fil des siècles, les oiseaux et les chauves-souris ont développé des
manières de voler singulièrement différentes. En effet l'ancêtre des oiseaux,
l’Archæoptéryx, date d'environ 150 millions d'années. En revanche la
chauve-souris est une espèce beaucoup plus jeune, les premiers fossiles
de l'espèce remontent à environ 50 millions d'années. Bien que souvent décrit comme
moins gracieux et moins poétique que le vol d'un oiseau, le vol de la
chauve-souris n'en est pas moins efficace.
Tout d’abord la chauve-souris pratique le vol actif (c’est le fait que l’animal puisse décoller, gagner de l'altitude ou maintenir celle-ci lors d'une progression horizontale ou en vol stationnaire, au moyen d'une dépense énergétique) grâce à un mouvement de ses ailes (ailes battantes). Elle peut donc décoller et atterrir comme bon lui semble, et peut également varier les hauteurs et les directions durant son vol.
Le secret de l'efficacité du vol des chauves-souris réside dans l’aile qui se comporte comme une membrane flexible (le patagium) et qui comportent aussi de nombreuses articulations. La chauve-souris possède 12 articulations sur chaque aile ce qui lui permet d'avoir une grande flexibilité de celles-ci pour générer le plus d'air possible. Cela lui permet d’augmenter sa portance (supérieur à son poids) pour une trainée qui peut être presque nul : en d’autres termes la chauve-souris est capable de pratiquer le vol stationnaire (sur place)
Les propriétés exceptionnelles des ailes de la chauve-souris lui permettent d'exercer un contrôle remarquable sur son vol. Elles ont même une plus grande agilité que la main humaine!!



Pour résumer...
Mais alors pourquoi ces deux animaux ne pratiquent pas le même type de vol ?
Il existe 3 grandes fonctions liées au vol pour qu’il soit complet c'est-à-dire pour que le maintien stationnaire de l’animal dans l'atmosphère ou que son déplacement soit volontaire, actif, dans les trois dimensions de l'espace, ces forces sont :
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La sustentation qui est la fonction pour laquelle l’animal se maintient dans le fluide qui l’entoure en créant des forces mécaniques capables de lutter contre la gravité. Il existe la sustentation passive (utilisant la poussée d’Archimède. Certains mollusques la pratique et c’est le principe qu’utilise les dirigeables) et la sustentation active les animaux aériens n’utilisant que la sustentation active, elle nécessite une perte d’énergie.
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La propulsion est la fonction nécessaire pour mouvoir le système volant horizontalement dans l'atmosphère.
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La régulation est la fonction de contrôle du vol. C’est le fait que l’animal contrôle sa vitesse, sa direction, et sa hauteur. Il doit être capable de rester stable et de s’équilibrer en cas de légères perturbations.
On comprend rapidement que la chauve-souris maitrise toutes ses fonctions, qu’elle effectue donc un vol complet tandis que le polatouche n’en maitrise que deux partiellement : sa propulsion ne correspond qu’à la détente de ses pattes et la sustentation au déploiement de son patagium. Son vol plané s’apparente donc à un « grand saut ».