
LE WINGSUIT
Interview de Cyril Colin...
Dans le cadre de notre TPE, nous avons eu la chance de pouvoir interviewer un professionnel du parachute et qui a aussi pratiqué beaucoup de wingsuit, il s’agit de Cyril Colin. Nous avons pu réaliser cet entretien grâce à la fille de M. Colin qui fréquente le même lycée que nous. M. Colin nous a gentiment reçu dans sa demeure à Arceau au cours du mois de janvier
Pour l’interview, nous appellerons Cyril colin C.C et nous élèves interviewers, MAC, pour Martin Amaury et Charles.
MAC : Tout d’abord merci de nous avoir reçu chez vous et de répondre à nos questions
CC : De rien, c’est toujours intéressant de partager le vécu que j’ai sur mon sport avec des jeunes
MAC : Pour commencer, comment avez-vous commencer la pratique du parachute ?
CC : J’ai découvert le parachute grâce à un ami militaire d’Agen, en 1993. J’ai adoré; seulement dès la sortie de l’avion mon parachute s’est ouvert (comme pour tous les premiers vols) et je voulais découvrir la chute libre. Nous avons donc continué de pratiquer régulièrement le parachutisme.
MAC : Pouvez nous vous parlez de votre carrière de parachutiste en tant que professionnel ?
CC : Je suis devenu professionnel en 2003, en vue de remporter les championnats du monde de parachute freestyle de 2005. Nous avons réussi à remporter le titre avec mon coéquipier Fred (Fréderic Nénet), en 2005, 2007 et 2009 ainsi que 3 coupes du monde en 2004, 2006, 2008. Fred était freestyler et moi caméraman. Par la suite nous avons monté une équipe à 4 dans le but de gagner les premiers championnats du monde de vol relatif en 2010. Nous avons aussi remporté ceux de 2012 et de 2014. J’ai mis un terme à ma carrière après ce dernier titre. Notre équipe est restée invaincue durant 6 ans de 2008 à 2014.
MAC : Dans le cadre de notre TPE, c’est plus le wingsuit qui nous intéresse, pouvez nous parler un peu des compétitions de wingsuit ?
CC : Alors pour ma part je n’ai jamais participer à une compétition de wingsuit. Cependant il existe quand même des compétitions, bien que peu nombreuses, qui se jugent uniquement sur le critère de la plus longue distance parcourue.
MAC : Combien de sauts en wingsuits avez-vous effectué ?
CC : J’ai fait depuis mes débuts en parachutes environ 12000 sauts. Mais je pense ne pas avoir fait plus de 500 sauts en wingsuit.
MAC : C’est tout de même impressionnant ! quelles différences faites-vous entre les vols en wingsuit et ceux en parachute ?
CC : Bien que les deux vols se terminent tous deux par une arrivée en parachute ; ils sont très différents. Le but d’un vol en wingsuit est d’obtenir la finesse la plus élevée possible, c’est-à-dire de planer le plus loin possible. Un vol en parachute peut avoir plusieurs objectifs ; faire le plus de figures possibles, obtenir la vitesse la plus élevée ou tout simplement juste profiter du paysage.
MAC : Quel matériel est requis pour pratiquer la wingsuit ?
C.C : Il faut une combinaison de wingsuit, qui a déjà un certain coût (entre 1500 et 2000 €) un casque de protection et des lunettes. Et bien sûr un avion (ou une falaise) pour vous élancer, le premier étage de votre maison ne suffit pas …(rires).
MAC : Beaucoup de wingsuiter sont mort dans la pratique de leur sport, notamment dans le vol de proximité, trouvez-vous la pratique du wingsuit dangereuse ?
C.C : Vous allez sûrement être surpris, mais non. Bien sûr il y a des casses cous qui n’ont aucun sens du danger, mais il est possible d’avoir une marge de sécurité pendant un vol de proximité. Pour raser les falaises comme on le voit souvent dans les vidéos qui font le buzz, les pratiquants sont le plus cambré possible. Ainsi en se mettant dans une position plus plane, le pratiquant se met à planer beaucoup plus que précédemment, il peut donc éviter un éventuel obstacle.
MAC : Y a-t-il eu des évolutions de matériel depuis votre premier saut en wingsuit ?
C.C : Bien sûr. J’ai fait mon premier saut à la fin des années 90, au moment où Deug (Patrick de Gayardon) révolutionnait le wingsuit. Depuis ses combinaisons déjà révolutionnaires à l’époque, de nombreuses choses ont changé. Les ailes vont maintenant du poignet à la cheville sans discontinuité, cela augmente nettement la portance et donc la finesse. A l’époque de Deug, il atteignait une finesse de 2.8, 3 maximum. Récemment un wingsuiter Japonais, Shin Ito, a atteint une finesse d’environ 4, ce qui est exceptionnel.
MAC : La reconversion après une telle carrière n’est-elle pas trop difficile ?
C.C : Oui et non. D’une part cela me manque toute cette adrénaline, cette vie de voyage. D’autre part je suis heureux de pouvoir enfin avoir une vie calme et rangée et de plus profiter de ma famille et de mes enfants.
Post-scriptum : Cyril Colin nous a permis de bien comprendre plusieurs notions d’aérodynamismes (extrados, intrados, bord d’attaque, bord de fuite)
Encore merci à lui!

Cyril Colin (au milieu)
Et son équipe : Team4Speed